Mot-clé: terril
Notre action est menée en contact étroit avec la réalité. Le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement de la personne
par les CEMEA le 25 mai 2005, dans Expériences de terrain
Voir la montagne ou le terril ?
Depuis septembre 2004, tout les jours après l’école, et toute la journée durant les vacances scolaires, des enfants investissent l’ atelier créatif des cemea situé sur l’ancien charbonnage du Bas-Bois à Soumagne dans la région liégeoise. Entre les différents bâtiments se dresse le châssis à molette dit « belle fleur »… A côté, l’ancien terril …Lieu chargé d’histoires humaines, de cultures, vécu par plusieurs générations de travailleurs, inconnu de ses nouveaux utilisateurs à qui la mémoire fait défaut.
Le terril, s’improvise terrain de jeux, devient crotte de dinosaure géant ou montagne à gravir… Espace imaginé à conquérir …
A d’autres moments, le terril, où la nature a repris ses droits, se transforme en espace de découverte de sa flore et de sa faune.
Aujourd’hui l’imagination règne en maître sur le lieu, le territoire naturel est balbutiement, celui de la mémoire inexistant. L’équipe d’animatrices pourrait en rester là… Cela serait sans compter sur leurs projets et le projet éducatif des cemea qui est faire de l’éducation à l’environnement un facteur d’éducation à la citoyenneté.
Un environnement pour trois territoires : l’imaginaire, le naturel, le mémoriel
Trois territoires à explorer, à comprendre, à s’approprier à transformer pour que ce lieu devienne milieu de vie.
L’approche sensible et ludique est une dimension éducative à part entière.
Refuser le sensible ou le ludique serait priver l’éducation à l’environnement de réels moyens pédagogiques, l’enfermer dans une austérité et un dessèchement rébarbatif. Mais, réduire l’éducation à l’environnement à ces démarches ludiques ou sensibles revient à l’inverse à transformer celle-ci en une sorte de « religiosité » : sentir et rencontrer le milieu pour l’aimer et la protéger.
L’éducation à l’environnement n’esquive donc pas son rapport à la science, aux sciences. Elle contribue à développer la culture scientifique sans exclure le doute et la critique.
Pour dépasser la réduction par trop fréquente de l’éducation à l’environnement à l’écologie (réflexion sur le partenariat de l’Homme et de la Nature) la réflexion doit s’élargir aussi à la réflexion sur le partenariat entre les hommes eux-mêmes.